Comment quitter les GAFAM : un parcours pour thérapeutes/coachs soucieux de la confidentialité

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Sinon, avant l’article, j’ai des questions pour toi => https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdgN5s5lC-Z4az6FWl8SlS6UE9tzAO97sSTcZ2NjVJKdIPHrQ/viewform?usp=header

Chaque jour, des milliers de thérapeutes en Europe se connectent à leurs services Google, Microsoft ou Apple sans réfléchir aux implications. Les dossiers des patients, les notes de séances, les échanges confidentiels… tout transite et réside sur des serveurs contrôlés par des géants américains du numérique. Une situation qui pose de sérieuses questions éthiques et pratiques.

En Europe, la protection des données personnelles n’est pas une simple formalité administrative – c’est un droit fondamental. Pour les professionnels de la santé mentale, cette responsabilité est encore plus importante. Les histoires de vie, les traumatismes, les vulnérabilités partagées en thérapie méritent le plus haut niveau de confidentialité.

Le réveil brutal

La dépendance aux GAFAM passe souvent inaperçue jusqu’à ce qu’un événement déclenche une prise de conscience. Pour beaucoup, ce fut l’annonce récente des hausses de taxes d’importation aux États-Unis, laissant entrevoir la vulnérabilité des services numériques aux tensions géopolitiques.

Un jour, on se connecte à son compte Google et on découvre l’ampleur de la collecte de données : historique complet des déplacements, enregistrements audio de nos conversations privées sous prétexte du besoin du traitement de commandes vocales, copies de documents supposément privés, transcriptions de messages… Le choc est léger, tout le monde s’en fout. Face à la simplicité, que vaux notre vie privée ? Mais quand on a une responsabilité ? Comment garantir la confidentialité des patients quand ses propres données sont ainsi exploitées?

La prise de conscience professionnelle

Ce qui peut sembler acceptable pour un usage personnel devient problématique dans un contexte thérapeutique. Les professionnels de santé mentale manipulent quotidiennement des informations ultra-sensibles. L’idée que ces données puissent être analysées, stockées ou utilisées pour entraîner des intelligences artificielles pose un problème éthique fondamental.

Les nouvelles taxes et restrictions commerciales ont mis en lumière une autre réalité inquiétante : notre dépendance à ces services étrangers nous rend vulnérables. Que se passerait-il si, du jour au lendemain, l’accès à ces plateformes devenait limité ou prohibitif ? Des années de notes thérapeutiques, de suivis patients, d’historiques médicaux pourraient devenir inaccessibles.

Cette vulnérabilité est incompatible avec la stabilité nécessaire à une pratique thérapeutique responsable. Si l’insouciance numérique est une option pour le citoyen lambda, elle devient une négligence professionnelle pour le thérapeute.

Les alternatives européennes : une réponse éthique

Heureusement, l’Europe ne manque pas d’alternatives crédibles aux services des géants américains. Des solutions conçues dès l’origine avec le respect de la vie privée comme valeur fondamentale, et non comme un obstacle à contourner.

Communications sécurisées

La messagerie est souvent le premier service à migrer. ProtonMail (Suisse) ou Tutanota (Allemagne) offrent un chiffrement de bout en bout garantissant que personne – pas même leurs propres employés – ne peut accéder au contenu des échanges. Ces services respectent scrupuleusement le RGPD et stockent les données sur le sol européen.

La différence d’approche est frappante : pas d’analyse de contenu, pas de publicités ciblées, pas de profilage. Juste un service de messagerie qui fait… de la messagerie.

Stockage souverain

Pour les documents sensibles, Nextcloud s’impose comme l’alternative européenne incontournable. Cette solution open source peut être utilisée via un prestataire européen ou installée sur son propre serveur pour une maîtrise totale.

L’auto-hébergement, autrefois réservé aux geeks aguerris, s’est considérablement démocratisé. Un petit NAS Synology ou un Raspberry Pi équipé de YunoHost permet désormais à n’importe quel thérapeute motivé de créer son propre cloud privé, à l’abri des regards indiscrets. Et pour des besoins plus importants, j’peux t’aider. J’héberge mon propre Nextcloud qui gère mon calendrier, mes contacts et plus de 200Go de données, pour moins de 10€ par mois depuis plus de 10 ans. Par contre, moi aussi je cherches à fuir les US. Ce n’est qu’une question d’idée et de prix 😉

Outils thérapeutiques quotidiens

La gestion d’agenda (Weelgo, Framagenda), les formulaires patients (Framaforms), les consultations à distance (Jitsi, Tixeo)… Pour chaque outil GAFAM existe une alternative européenne respectueuse de la vie privée et souvent plus alignée avec les besoins spécifiques des professionnels de santé.

Ces solutions ne sont pas de simples copies de leurs équivalents américains – elles sont conçues différemment, avec des modèles économiques transparents qui ne reposent pas sur l’exploitation des données.

Les défis réels de la transition

Quitter les services GAFAM n’est pas sans obstacles. Ignorer ces difficultés serait malhonnête et contre-productif.

Le premier défi est culturel : nous sommes habitués à la gratuité apparente des services numériques. Passer à des alternatives respectueuses de la vie privée implique souvent un coût direct – modeste, mais réel. Ce coût doit être vu comme un investissement dans la protection des données patients, une dépense professionnelle légitime et nécessaire.

Le second défi est technique : ces solutions demandent un minimum d’apprentissage. Rien d’insurmontable, mais une courbe d’adaptation existe. Des communautés comme CHATONS ou Framasoft offrent documentation et accompagnement pour faciliter cette transition.

Enfin, il y a la question de l’interopérabilité : tous les collègues ou institutions ne seront pas forcément prêts à suivre ce mouvement immédiatement. Une période de transition où certains systèmes coexistent est parfois nécessaire.

Une responsabilité professionnelle

Au-delà des considérations techniques, la question de la souveraineté numérique pour les thérapeutes est fondamentalement éthique. Les codes déontologiques insistent tous sur la confidentialité comme pilier de la relation thérapeutique. Comment réconcilier cette exigence avec l’utilisation d’outils qui, par conception, analysent et exploitent les données qui leur sont confiées?

Progressivement, une prise de conscience collective émerge dans la communauté des professionnels de la santé mentale. Des groupes comme Psylab réunissent thérapeutes et experts techniques pour développer des pratiques numériques alignées avec l’éthique thérapeutique.

Cette évolution n’est pas qu’une réaction défensive contre les GAFAM – c’est une opportunité de repenser nos outils numériques pour qu’ils servent véritablement la relation thérapeutique plutôt que des intérêts commerciaux étrangers.

Premiers pas vers l’indépendance numérique

La transition ne se fait pas en un jour. Une approche progressive, par étapes, permet d’avancer sans perturber sa pratique :

  1. Commencer par la messagerie : migrer vers ProtonMail ou Tutanota pour sécuriser immédiatement les communications avec les patients. Voir MailInABox si tu veux t’auto-héberger en 10 minutes.
  2. Sécuriser le stockage sensible : installer Nextcloud, d’abord chez un hébergeur européen, puis éventuellement sur son propre serveur. => MailIABox
  3. Migrer les outils quotidiens : agenda, formulaires, notes de séance… un service après l’autre.
  4. Repenser les consultations à distance : adopter des solutions de visioconférence respectueuses de la confidentialité.
  5. Sensibiliser l’écosystème : patients, collègues, superviseurs… la transition individuelle devient progressivement collective.

Chaque thérapeute qui franchit le pas facilite la transition pour les suivants. Des cabinets entiers commencent à mutualiser leurs ressources, partageant serveurs et compétences pour créer des infrastructures numériques éthiques et résilientes.

Les récentes tensions géopolitiques et l’inflation des coûts des services américains ne font que confirmer la pertinence de cette démarche. Ce qui pouvait sembler une précaution excessive hier devient aujourd’hui une évidence pragmatique.

Conclusion : au-delà de la simple technique

La souveraineté numérique pour les thérapeutes n’est pas qu’une question technique – c’est un alignement nécessaire entre pratique numérique et éthique professionnelle. Si la confidentialité est au cœur du serment d’Hippocrate moderne, alors les outils utilisés doivent refléter cet engagement.

La bonne nouvelle est qu’aujourd’hui, les alternatives existent, sont matures et accessibles. La transition demande un effort, certes, mais un effort raisonnable comparé à l’enjeu.

Face aux géants du numérique qui transforment nos données personnelles en marchandises, le mouvement d’émancipation numérique des thérapeutes européens pourrait bien servir d’exemple à d’autres professions sensibles. Un rappel nécessaire que la technologie doit servir l’humain et ses valeurs, et non l’inverse.


Ressources pour débuter sa transition

Alternatives européennes aux services GAFAM

ZService GAFAMAlternatives européennes pour thérapeutes
GmailProtonMail (Suisse), Mailfence (Belgique)
Google Drive, DropboxpCloud (Suisse), Cozy Cloud (France), Nextcloud (Allemagne), Tresorit (Suisse)
Google CalendarWeelgo (France), Framagenda (France)
Google FormsFramaforms (France), LimeSurvey (Allemagne)
Google MeetJitsi (auto-hébergé), Tixeo (France)
Google DocsCryptpad (France), OnlyOffice (UE)
Office 365LibreOffice, OpenOffice

Beaucoup de solutions sont Open-source, mais je vous conseille franchement de jeter un œil à Nextcloud, open-source (prix: 0) son prix est juste dû à l’hébergement et selon la taille de disque.

Solutions d’auto-hébergement adaptées aux cabinets

  • YunoHost : système simplifiant l’installation et la maintenance de services
  • Synology/QNAP : NAS avec applications préinstallées pour le stockage sécurisé
  • Serveur dédié chez un hébergeur européen (Scaleway, OVH, Hetzner) avec Nextcloud préinstallé

Communautés et ressources

  • CHATONS (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires)
  • Psylab : communauté de psychologues et thérapeutes intéressés par les outils numériques éthiques
  • Framasoft : association promouvant les alternatives libres
  • Cryptoparty Santé : ateliers d’initiation à la sécurité numérique pour professionnels de santé

🎯 Envie de faire le premier pas vers une pratique numérique alignée avec ton éthique ?
Réponds à ce court questionnaire pour m’aider à mieux comprendre tes besoins et t’accompagner dans ta transition numérique :
👉 https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdgN5s5lC-Z4az6FWl8SlS6UE9tzAO97sSTcZ2NjVJKdIPHrQ/viewform

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